MacQuébec

Combien êtes-vous prêts à payer pour une app ? 2ème partie

La parution de l’article Combien êtes-vous prêts à payer une app ? a suscité des commentaires. Fort de vos remarques, j’aimerais pousser plus loin la réflexion.

J’ai oublié de mentionner un autre modèle, que je qualifierais également de «freemium» : celui de l’application gratuite avec annonce et dans laquelle il suffit de payer un petit montant (généralement 99¢) pour avoir une version débarrassée de ses publicités.

Note: le terme «freemium» ne semble pas avoir de traduction française. L’anglicisme, qui lui-même est un néologisme composé de «free» et «premium», est défini ici.

Les applications gratuites ont généralement un rôle de promotion : une compagnie veut présenter ses services, ses produits, ou faciliter l’expérience de consommation. Il y a cet autre exemple commun : un développeur offre une application simple afin d’attirer l’attention sur ses autres applications, qui elles sont payantes. Néanmoins, certaines, comme celle de MacQuébec (MQ Mobile), sont réellement et purement gratuites.

Revenons au cas des annonces, qui peuvent d’ailleurs très souvent être retirées grâce à un achat intégré. Le développeur vous permet, par ce biais, d’essayer l’application : si vous n’êtes pas satisfaits et que vous cessez de l’utiliser, vous n’aurez rien payé. L’intention est d’offrir un équivalent aux versions de démonstration des logiciels sur ordinateur. Mais si vous tolérez les annonces mais n’y accédez jamais, le développeur ne sera pas rémunéré et se pose alors la question de la viabilité de ce modèle à long terme.

En effet, les annonces ne peuvent être rentables que si les utilisateurs ouvrent fréquemment l’application car dans le cas contraire, il y a peu de chances que vous cliquiez sur l’annonce et qu’elle soit suffisamment rémunératrice. On peut alors se poser la question : si vous utilisez une application régulièrement, ne vaut-elle pas quelques dollars ?

Apple a fait un effort considérable pour soutenir l’insertion de publicités dans les applications en créant le programme iAd (lien en anglais). L’objectif était de permettre aux développeurs de continuer à offrir des apps de qualité à faible coût tout en leur permettant de gagner de l’argent grâce à un système qu’Apple promet facile et rapide. Mais l’adoption semble longue : personnellement, je n’ai jamais vu d’iAd dans les applications que j’ai téléchargées et je n’ai d’ailleurs pas réussi à trouver de statistiques concluantes pour mieux juger de l’ampleur et des retombées de ce programme.

J’aimerais maintenant me pencher sur l’échelle de prix qui a été fixée par Apple en 2008 lors du lancement de l’App Store : l’intention était, entre autre, de laisser une grande latitude aux développeurs afin de les laisser libres de fixer leurs prix. Cette marge de manoeuvre est essentielle : beaucoup d’applications sont conçues pour n’effectuer qu’une tâche et personne ne payerait 5 ou 10$ pour une application simple (pensez aux “flashlights” par exemple). Mais n’y a-t-il pas eu trop d’engouement sur les apps à bas prix, à tel point que tous les développeurs vendent leur app 99¢ ? Aujourd’hui, le prix est plutôt fixé selon la concurrence. Dans le premier article, je parlais de tendances ; ainsi mon application (Project Countdown) est vendue 99¢ afin d’être dans le même ordre de prix que les applications similaires. Aurais-je une chance de percer avec un prix plus élevé ? Une application vendue plus chère doit en offrir plus, par exemple au niveau de l’interface. Ceci implique évidemment des coûts de développement bien plus importants.

Il faut également considérer que l’App Store était le premier marché d’applications mobiles. J’avance l’hypothèse qu’une échelle de prix trop élevée aurait rebutés de nombreux consommateurs et l’App Store aurait pu avoir un succès mitigé, ce qui aurait eu sans aucun un effet neutre ou négatif sur les ventes d’appareils (incluant iPhone, iPod Touch et iPad). Toujours selon cette hypothèse le portrait des appareils mobiles aurait été très différent de celui que l’on connaît aujourd’hui.

Quand vous magasinez une application, êtes-vous rebutés par une application plus dispendieuse ? À la lecture de ces réflexions, je pose à nouveau ma question : seriez-vous prêts à payer un peu plus pour vos applications ?

À propos de l'auteur

François-Olivier Leblanc

François-Olivier Leblanc

Utilisateur des produits Apple depuis des lustres. Je m'en suis d'abord servi, maintenant je les étudie et je base ma vie professionnelle sur ceux-ci. Je suis étudiant au bac en informatique, développeur d'applications mobiles (dont Project Countdown sur le App Store) et rédacteur pour MacQuébec, où je tenterai tant bien que mal de vous expliquer des concepts importants (et très intéressants) reliés aux produits d'Apple.

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