^Depuis tant d’années que je fais ce métier, je me rends compte que la croyance populaire qui perdurait dans les années 1980 à différencier l’utilisation d’un Mac davantage pour les artistes, graphistes, illustrateurs, concepteurs visuels (… alouette!) persiste à s’incruster dans la tête de certains gestionnaires et directeurs IT. Et pourtant, je m’étais juré en me lançant en affaires de briser le mythe en empruntant la voie de l’irréductible. J’ai évidemment réussi avec brio à marier différents produits pour faire ma recette gagnante et je demeure aussi persuadé qu’elle conviendrait à d’autres.

Par Christian DesRosiers

La différenciation aurait pu continuer à exister si le web n’était pas arrivé un jour à permettre à ces technologies de se parler entre elles. De l’utilisation du web pour s’informer, dans les années 1990, on en est arrivés vingt années plus tard dans l’utilisation du web à des fins applicatives diverses, notamment à l’échange d’informations à des fins de gestion avec les solutions ERP (prolongement du typique logiciel de comptabilité!) Merci à l’Internet d’avoir changé nos vies « technos » et d’avoir permis de faire naître un écosystème favorisant ces échanges.

Applications natives vs applications infonuagiques (cloud)

On distingue deux types d’applications : les applications natives, celles que l’on va installer dans un environnement « local » ou « intranet » et celles qui sont infonuagiques (résidentes dans un nuage de serveurs interconnectés via l’Internet de façon sécuritaire).

L’un comme l’autre peuvent aisément supporter la gestion de l’entreprise, mais malheureusement encore aujourd’hui, les applications natives sont surtout disponibles sur l’environnement PC fonctionnant sous le système d’exploitation Windows — cela ne signifie pas pour autant qu’on n’a pas la possibilité de les amener sur Mac! Les solutions infonuagiques sont intéressantes parce qu’elles ne demandent pas d’installation physique, mais simplement la configuration de l’environnement et son paramétrage (chargement de la charte de comptes GL; de la liste des clients, fournisseurs, employés et/ou partenaires; chargement des soldes de la balance de vérification et des auxiliaires tels que les comptes clients et comptes fournisseurs). Aussi, ces applications roulent directement à travers votre logiciel de navigation (Google Chrome, Firefox, Opera ou Safari).

Par ailleurs, une nuance importante entre ces deux types réside dans la sécurité de vos données; d’un côté, vous aurez à gérer vous-mêmes vos sauvegardes et restaurations en cas de souci avec votre base de données tandis que de l’autre, cet aspect est garanti par le fournisseur de services hébergés avec son entente de service (il demeure important de valider ce point avant tout, car des niveaux de services peuvent aussi exister…).

Faire fonctionner une application PC sur un Mac peut être possible à travers la virtualisation. En clair, cela permet de faire tourner votre bon vieux logiciel de comptabilité sur votre MacBook ou iMac sans se soucier du reste. Des applications telles que VM Ware Fusion, Parallels Desktop ou bien Oracle VM VirtualBox permettent cela de façon très efficace.

Interfacer pour marier différentes solutions

Une autre façon d’opter pour des outils de gestion efficace pour votre entreprise est celle des mariages de solutions technologiques infonuagiques pouvant combler vos différents besoins. Depuis bientôt un an que je consacre du temps à l’examen de solutions intéressantes pour mon entreprise; j’aurais pu opter pour une solution complètement intégrée. Au niveau des coûts des licences et les exigences que je m’étais fixées, je me suis tourné vers le monde des interfaces. L’interface permet, en clair, de créer un terrain d’échange de données qui permet à mon logiciel de facturation et de gestion de projets de pousser ses factures vers mon application infonuagique de comptabilité. J’obtiens donc le meilleur des deux mondes à moindre coût; d’un côté, les feuilles de présence saisies nourrissent les suivis de projets et génèrent les factures puis de l’autre, les factures importées à travers l’interface nourrissent le grand-livre permettant la production des états financiers mensuels. Des solutions comme Freshbooks et Harvest pour la gestion de la facturation ainsi que la solution Quickbooks Online de Intuit m’ont permis de combler ces besoins efficacement. Pourquoi Quickbooks plutôt que d’autres? Parce que l’intégration bancaire était efficace, simple et transparente et les rapports s’exportent en PDF ou en format Excel au besoin sans trop de difficulté.

Du côté de mon entreprise, le système de gestion complètement intégré infonuagique aurait pu être une option, mais les coûts de mise en place et de licences n’étaient pas les mêmes et les liquidités et les frais fixes sont des points de contrôle de première importance pour les jeunes entreprises, cela est connu! Le mariage de solutions en interfaces devenait donc notre incontournable.

Au final, tout demeure une question de besoins. Une entreprise de services, de distribution et/ou un commerce de vente au détail ont forcément des besoins fonctionnels différents; il faut d’abord cerner ces besoins et les qualifier, puis ensuite faire la liste des fournisseurs de solutions qui satisfont ces critères et procéder à l’évaluation de chacune d’elles. Il ne faut écarter aucune option; parfois, développer de façon personnalisée est préférable pour combler son besoin plutôt que de payer pour des fonctionnalités coûteuses qui répondent moins bien à nos exigences. De plus, une autre croyance qui veut que les processus d’affaires de l’entreprise doivent s’adapter à ceux du logiciel choisi pose un sérieux bémol dans le cadre du déploiement d’une solution; il devient donc important de distinguer les écarts, s’ils existent, et d’évaluer leur impact.