Hier, le LA Times rapportait qu’Apple avait remporté un appel d’offre pour fournir un iPad aux étudiants de la commission scolaire de Los Angeles pour un contrat s’élevant à plus de 30 millions dollars US. On mentionne deux faits intéressants à mettre en corrélation : d’abord, on indique que c’est la deuxième commission scolaire en importance aux États-Unis et qu’ensuite, c’était l’option la moins dispendieuse et de la plus haute qualité.

Une telle décision soulève des débats et des objections. Microsoft, par exemple, se plaint que son produit n’ait pas fait l’objet d’un projet-pilote, et que d’avantage d’entreprises utilisent la plateforme de Microsoft (en prenant bien soin de ne pas distinguer plate-forme mobile et plate-forme de bureau). Le président du syndicat pense que cet argent aurait été mieux utilisé en l’investissant dans des mesures destinées à favoriser l’emploi. Cette dernière objection est extrêmement valide et mérite d’être soulevée mais les fonds utilisés pour financer l’achat des iPad n’auraient pu être servir à créer des embauches supplémentaires.

Ces objections, ces débats, cette avenue «du futur» qu’est celle d’intégrer l’iPad en classe et ces questionnements font partie du décor québécois également. Un sommet intitulé «Le sommet de l’iPad en éducation» s’est tenu à Montréal au début du mois de mai dernier. M. Karsenti, parmi d’autres, s’y est particulièrement penché : il a réalisé une étude sur l’utilisation de l’iPad en classe auprès de plus de 6000 étudiants et 300 enseignants qui l’utilisent déjà. Je vous laisse écouter l’entrevue, d’une durée d’environ 10 minutes, pour vous faire votre propre idée.

Ici, je vous apporte mes réflexions personnelles. J’ai senti, à plusieurs reprises, des gens réfractaires à intégrer «un beau gadget» en classe, parce que beaucoup de gens voient l’iPad comme un jouet. On peut y jouer, je vous l’accorde. Mais est-ce que GE aurait fourni un iPad à toute sa force de vente avec plus de 16 applications “maison” comme outil de travail s’il ne s’agissait que d’un jouet ? Beaucoup d’autres sites dédient des pages aux applications faites sur-mesure pour gérer une entreprise, et beaucoup d’entreprises s’en servent. L’iPad n’est pas (seulement) un jouet.

Un facteur a grandement contribué au succès mitigé des projets pilotes : le manque de formation des enseignants et le manque d’encadrement. Tout le monde n’est pas à l’aise avec l’iPad, il faut l’apprivoiser.

On reproche à l’iPad d’être un facteur de déconcentration en classe. On rapporte des anecdotes où la moitié des élèves se mettent à rire simultanément sans que le professeur ne sache pourquoi; figurez-vous qu’il y a la messagerie sur l’iPad ! Ah non, ça n’a pas de bon sens. Au moins, dans mon temps, le message était écrit sur une petite boule de papier et faisait le tour de la classe et les élèves riaient discrètement un à un et dérangeaient la classe pendant 20 minutes, le temps que tout le monde puisse lire le foutu message. Ça, on est à l’aise avec ça !

Il y avait des distractions avant, il y en aura après, iPad ou pas. Chaque élève doit apprendre à se concentrer sur sa tâche. Vous me direz que vous n’allez jamais jeter un oeil sur votre compte Twitter quand c’est pas le temps ?

L’iPad ouvre des possibilités qui ne sont pas pensables autrement. Cet appareil engage l’élève à un niveau non atteint par les manuels scolaires. Il est également mentionné que les élèves montraient plus d’intérêt envers la lecture grâce à l’iPad.

Je termine avec les résultats de l’utilisation d’ordinateurs portables : au secondaire, dans la Commission scolaire Eastern Townships, l’impact des portables (Apple) a fait chuté le taux de décrochage de 42% il y a 10 ans à 23,7% selon les derniers chiffres du Ministère de l’Éducation. C’est, selon moi, un investissement rentable!