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Retour sur le Sommet de l’iPad et du numérique en éducation 2015 : l’apprentissage par le jeu.

a4af74_3e165836a0cf4e9484033c8aaaa82f84.jpg_srz_p_220_152_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzDirecteur technique de projet audiovisuel chez Auditecture, Louis-Philippe Martel est un fervent adepte des produits Apple pour la création et la diffusion de contenus de toute sorte. Il a assisté à la 3ᵉ édition du Sommet sur l’iPad et le numérique en éducation, tenue le 30 avril et le 1ᵉʳ mai 2015 à Montréal. Il nous livre ici ses impressions de l’événement et fait le point sur la place de l’iPad dans l’enseignement.

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Lors de mon passage au Sommet de l’iPad, j’ai assisté à une multitude de conférences de qualité mettant en lumière l’expérience du corps professoral et des chercheurs universitaires sur le thème du numérique et de l’éducation. La réalité de certains, le rêve des autres, nous faisons face à l’opportunité (obligée) de faire évoluer nos systèmes d’éducation — la technologie pousse la profession enseignante vers un véritable changement de culture et pour cause, l’incroyable pouvoir interactif et rétroactif de l’iPad.

La première question que je me devais de répondre une fois sur les lieux de l’événement était : pourquoi l’iPad ? Pourquoi pas d’autres types de tablettes ? Pourquoi donner le nom de l’iPad à ce sommet ? Pourquoi marteler ce produit de cette façon ? Sitôt sur les lieux, je me devais de comprendre les raisons d’être d’un événement d’une telle rigueur et d’une telle pertinence. Les réponses me sont apparues tranquillement, mais pour faire  bref, le 2/3 du corps enseignant et étudiant a accès à un iPad et son utilisation est virale!

Le vrai débat en cours est l’intégration de la technologie en classe. Seulement une question de matériel ? Non. Un changement matériel nous invite à lire sur une tablette plutôt que dans un livre. À faire ses devoirs sur une plate-forme numérique plutôt que dans un cahier. À remettre les travaux via un nuage plutôt qu’en main propre et à partager des documents numériquement au lieu de distribuer des feuilles. Cela n’apporte aucune avancée réelle dans nos institutions. Le véritable changement nous dit iPad@NowakRo, un des conférenciers principaux du Sommet de l’iPad « est une évolution de la  culture de l’éducation en associant l’engagement intellectuel des jeunes aux technologies interactives ». Selon ses expériences, une nouvelle culture implique une nouvelle approche pédagogique et une plus-value à la collaboration entre enseignants et entre élèves avec des classes adaptées et flexibles. Pour bien y parvenir, Roman évoque les 6 compétences du 21e siècle pour démontrer l’importance de ce changement de culture pour établir des objectifs clairs. Ensuite, il met en place une stratégie facile et efficace pour que cette culture numérique prenne vie en classe : Aimer ses élèves, les connaître, avoir du plaisir avec eux, leur donner du contrôle, travailler avec passion, donner beaucoup de rétroaction, encourager, féliciter, croire en ses élèves, créer, partager, questionner, analyser, évaluer, pour ne nommer que ceux-ci!

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Est-ce que je vous ai mentionné la technologie dans tout ceci ? Non! Pourquoi ? Parce qu’elle n’est qu’un outil pour expérimenter, partager et faire de la rétroaction. Les applications, quant à elles, ne sont pas la base de l’éducation. Elles sont choisies en aval du cursus éducationnel de l’élève comme le présente le modèle SAMR, afin d’appuyer l’enseignement, les activités et la culture de la classe.

 

« Il ne s’agit pas ici d’une forte croyance en la technologie. Il s’agit d’une foi aux capacités de l’être humain » – Steve Jobs

Je n’ai pas été surpris d’apprendre que des enfants en bas âge trouvaient leurs comptes avec le téléphone intelligent de maman et l’iPad de papa. Qui aurait cru qu’ils découvriraient un monde agréable, avec lequel jouer était synonyme d’éducation, de matière scolaire et de divertissement ? L’une des multiples questions posées au Sommet de l’iPad est : comment implanter ces activités virales à l’école où les élèves peuvent interagir rapidement et apprendre tout en s’amusant dans l’atmosphère d’une école traditionnelle? Je ne peux que penser à l’expérience de @FrancoisBourdon et son projet d’intégration technologique de l’iClasse dans son entretien avec @sebastienwart, https://youtu.be/Af3LNjj7URc, où le rétablissement d’une classe chaotique s’est fait par le biais de la collaboration, le partage et l’estime de soi et de l’autre en se servant du caractère interactif et rétroactif des technologies pour l’éducation.

« Si vous faites quelque chose et il semble bon, vous devez faire quelque chose de plus merveilleux, mais sans creuser trop profondément. Essayez juste d’imaginer quelle peut être la prochaine étape » – Steve Jobs

Il existe plusieurs expériences d’intégration technologique en classe au Québec. La plupart sont effectuées dans des écoles privées où l’approbation et l’implantation d’un tel processus peuvent se faire plus naturellement. Dans plusieurs de ces écoles, l’arrivée des ordinateurs portables ou des tablettes électroniques fut accueillie de diverses façons par les enseignants, dont ceux des programmes de science, comme je l’ai appris au cours de la conférence de Mathieu Markarian et de @MPetitUdeS. « L’enthousiasme côtoyait le scepticisme, car au-delà des avantages recensés d’utiliser la formule BYOD (bring your own device), la recherche confirme plusieurs défis, dont celui de la distraction que crée l’appareil (Karsenti et Fievez, 2014) ». « Pourtant, le domaine des sciences se prêterait tout particulièrement bien, voire davantage que les autres disciplines enseignées au secondaire, à une telle implantation (Dunleavy, 2007; Klieger, 2010) ». Dans le cadre d’une étude menée auprès d’enseignants en sciences du secondaire qui vivent cette réalité dans divers établissements privés de la région de Montréal, ils ont noté que 2/3 d’entre eux utilisaient déjà l’iPad comme un outil personnel et professionnel avant l’implantation. Encore une fois, ils expliquent qu’il est fondamental de ne pas placer la technologie au coeur de l’organisation scolaire, mais bien le professeur, et de lui donner le soutien nécessaire à la réalisation de sa classe dans le but de susciter une plus grande motivation chez les élèves, de favoriser la diversification pédagogique et ainsi améliorer les résultats.

« Vous devez définir dans un premier temps l’expérience client à créer et ensuite travailler sur la technologie, pas l’inverse » – Steve Jobs

Pour terminer, une des questions soulevées lors de l’événement était : comment établir un contrôle et un recensement de ces activités ? Est-ce le professeur qui est responsable ? La direction? Le responsable de l’informatique? Le ministère? Sommes-nous loin d’établir un tel standard ? Notre système d’éducation actuel n’est pas fondé sur la socialisation, ni la collaboration, mais bien sur la valorisation individuelle en silo : le téléphone intelligent est interdit en classe, consulter son voisin, c’est de la triche, tous les élèves ont le même devoir, la classe est dirigée en rang d’oignon, les cours d’informatique sont limités à une ou deux périodes par semaine, les jeux sont pour la récréation et j’en passe… Il est important de repenser notre manière d’enseigner et de s’organiser puisque la catastrophe technologique en éducation pourrait faire mal, Les jeunes sont bien meilleurs que les vieux avec les gadgets et cela ne fait que commencer!

« Je ne néglige pas la valeur de l’enseignement supérieur. Je dis seulement que celui-ci empiète sur l’expérience » – Steve jobs

 

 

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