Cela fait un moment que je veux vous parler de Busbud, une application dont j’entends beaucoup parler et qui sert à trouver facilement un trajet de bus, ses horaires et tarifs à partir du Web et de son téléphone intelligent.

Elle est très simple d’utilisation : il vous suffit d’indiquer votre point de départ et votre destination.

Mais ce n’est pas seulement de l’application dont je voulais vous parler. J’ai en effet eu l’occasion de croiser Louis-Philippe Maurice (connu sous le surnom LP Maurice), l’un des fondateurs, et cela m’a donné l’idée de lui envoyer quelques questions par courriel afin d’alimenter autrement cet article et, par le fait même, vous faire découvrir les entrepreneurs derrière ce beau projet qui est en train de devenir une très grande gare d’autobus avec son site internet, entre autres.

Kim Auclair : De l’idée au développement du produit : comment avez-vous validé le problème/marché ?

Louis-Philippe Maurice : Lorsque j’ai voyagé en Amérique du Sud en 2011, j’ai vécu le problème directement en même temps que plusieurs personnes qui voyageaient avec moi. Non seulement nous ne parlions pas bien la langue, mais c’était aussi difficile ou même impossible de trouver les horaires des trajets d’autobus pour certaines routes au Brésil, en Argentine, au Chili, etc. Bref, l’expérience d’achat de billets était loin de celle d’acheter un billet d’avion ou de réserver une chambre d’hôtel !

En revenant de mon voyage, j’ai sondé mes amis voyageurs et j’ai fait de la recherche en ligne. J’ai été étonné de découvrir qu’il n’existait pas de portail du genre Kayak ou Expedia pour les autocars. Pour valider le problème, nous avons mis une série d’horaires en ligne pour plusieurs destinations en Amérique du Sud qui avaient fait partie de mon itinéraire et qui ont rapidement attiré beaucoup de visiteurs organiquement. À ce moment, c’était clair qu’il y avait de l’intérêt pour ces horaires.

Avec deux amis de longue date, Michael et Fred, j’ai fondé Busbud dans le but de faciliter la recherche et la réservation de billets d’autocar à travers le monde. Avec Busbud, les voyageurs à l’international peuvent trouver des horaires traduits dans leur propre langue et leur devise. Au cours de la dernière année, nous avons aidé plus d’un million de voyageurs à trouver des billets d’autocar en ligne.

KA : Quel est l’évènement de votre parcours jusqu’à aujourd’hui qui a permis à Busbud de se faire connaître davantage ?

LPM : Nous avons commencé dès le début en étant les plus ouverts possible, c’est-à-dire en allant chercher des routes d’autocar dans le plus de pays possible. Dès la première année, nous avions des horaires pour 30 pays et notre site était disponible dans 10 langues. Depuis, nous avons grandi et offrons présentement des horaires de bus dans 89 pays et 10 langues. Cela a permis à beaucoup de voyageurs de découvrir Busbud.

Aussi, nous avons été chanceux de récolter certains honneurs qui nous ont permis de faire connaître Busbud, notamment d’être nommé en 2013 comme une des 20 entreprises les plus innovantes au Canada, et ce par deux fois par CIX et PwC ! Nous avons gagné le prix de 25 000 $ du meilleur investissement à une compétition à Harvard. Nous avons aussi été choisis pour faire partie d’événements importants comme 48 Hours in the Valley, C2-MTL et l’International Startup Festival. En outre, nous avons été sélectionnés pour participer à des missions commerciales spéciales en Angleterre et au Brésil, entre autres. Tous ces événements ont aidé notre visibilité dans la communauté.

KA : Comment cela fonctionne-t-il avec les partenaires associés à Busbud (Orléans Express par exemple). Est-ce seulement un pourcentage sur les ventes de billets réalisées à partir du Web et de l’application mobile ? Y a-t-il un prix à devenir partenaire ?

LPM : Oui, nous obtenons une commission sur chaque billet vendu. Chaque partenariat est unique. Nous misons sur la performance et ne réalisons des revenus que lorsque nous vendons des billets pour un partenaire. Donc, c’est une situation gagnante pour eux. Nous leur apportons une nouvelle source de revenus et ils n’ont rien à débourser.

KA : Quels sont vos plus grands défis d’ici 2016 ?

LPM : Nous avons plusieurs défis intéressants pour les années à venir. Nous avons annoncé une nouvelle ronde de capital de 9M $ la semaine passée qui nous aidera à continuer de bâtir l’équipe pour faire face à ces défis !

L’autocar, c’est une industrie fragmentée. Notre premier grand défi est d’aller chercher l’inventaire des compagnies d’autocar du monde entier et de l’intégrer sous une plateforme commune. Heureusement, les compagnies que nous approchons reconnaissent les bienfaits : en les connectant aux voyageurs internationaux, nous leur apportons une nouvelle source de revenus.

Notre deuxième gros défi est de faire affaire à l’international en desservant des marchés dans tous les fuseaux horaires, et ce, dans une multitude de langues. C’est évidemment un bien grand défi pour une startup ! Nous sommes bien partis pour entreprendre ce défi : l’ensemble de l’équipe Busbud parle 12 langues et a voyagé dans 89 pays.

Finalement, nous continuons à enrichir l’expérience de nos utilisateurs en travaillant sur une nouvelle application mobile pour iPhone et Android qui sera lancée prochainement.

—

Une application utile et un parcours inspirant, n’est-ce pas ?

A+