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Club à volonté: un sérieux concurrent à Netflix?

Club à volonté

C’est en grande pompe que Vidéotron a lancé jeudi matin lors de deux conférences de presse simultanées son tout nouveau service Club à volonté qui vise à offrir aux abonnés du Québec et de l’est de l’Ontario un accès à une vaste bibliothèque de films et séries télé francophones via la diffusion en continu

L’argument de vente principal de Club à volonté est sans doute sa collection au contenu francophone, point où les autres services disponibles au Canada ne faisaient pas bonne figure. L’arrivée de ce nouveau joueur dans le domaine encore émergeant, au Canada, de la diffusion de films et séries télé viendra sans doute forcer les compagnies déjà présentes, notamment Netflix, à faire des efforts pour rendre sa bibliothèque comparable à celle que Vidéotron offre dans Club à volonté. Par contre, une question brûle les lèves de plusieurs : le service est-il vraiment aussi révolutionnaire et indispensable que l’effort marketing de Vidéotron le laisse paraître?

 

Club à volonté

Un service de seconde qualité?

Par rapport à l’offre de Netflix, on peut qualifier l’offre de Vidéotron de totalement ridicule. Parmi les 906 films et séries offerts, on dénombre 848 titres unilingues francophones et 58 titres unilingues anglophones. La collection de films québécois mis en avant-plan lors du lancement compte 63 titres, la très grande majorité ayant été produits en tout ou en partie par une des filiales de Québecor. Oubliez aussi les nouveautés, parmi la collection francophone seulement 4 titres sont sortis en 2011, du côté de la collection anglophone c’est encore pire : le titre le plus récent est sorti en 2009. Les séries télé disponibles sont principalement celles diffusées sur les chaînes spécialisées de TVA telles que Prise 2, Addik TV et Yoopa.

D’un point de vue technique, le site fonctionne bien, mais sans plus. L’interface simple et sans artifices, reprend les couleurs sombres et fades d’illico nouvelle génération et il est facile de trouver un film en consultant le catalogue ou de consulter le synopsis.

Il est possible d’afficher l’entièreté du catalogue sur une même page ou de classer le contenu par catégorie, cette dernière option étant la plus intéressante, car elle permet l’affichage d’un aperçu du film. La qualité d’image du contenu offert aux membres du Club à volonté sans toutefois être en haute définition. Le visionnement sur Internet se fait soit dans un minuscule rectangle de 483 par 275 pixels, ce qui représente une image beaucoup plus petite qu’un vidéo sur YouTube par exemple, ou en mode plein écran ce qui pourrait poser problème à un utilisateur désirant naviguer sur Internet parallèlement au visionnement.

Le service Club à volonté est accessible via le site illico.tv, en syntonisant la chaîne 900 sur un terminal illico nouvelle génération ou à partir de l’application illico.tv sur les tablettes Android uniquement. En effet, passée sous silence lors de la conférence de presse, c’est uniquement en décortiquant les informations présentées sur le site et en lisant le communiqué de presse officiel émis par Vidéotron que ce qui semble être une des plus importantes limitations du service a été dévoilée : il est impossible d’accéder au contenu du Club à volonté sur l’iPad en raison, selon les dires de Vidéotron, d’une question de droits non acquis auprès de Apple pour la diffusion en continu de vidéo. Il est très difficile d’expliquer cette raison, car l’application illico.tv permet déjà le visionnement d’une certaine quantité de contenu de diffusion en direct ce qui laisse présager un manque de volonté ou de planification de la part de Vidéotron qui en voudrait peut être simplement un petit peu trop à Apple pour ne pas fabriquer d’appareils compatibles avec son réseau cellulaire AWS.

En fouillant et en essayant le service un peu plus, on découvre encore plus de petites exceptions qui rendent l’utilisation du Club à volonté moins agréable. Par exemple, un visionnement commencé sur Internet en utilisant le site illico.tv ne peut pas être poursuivi sur la télé et vice versa. Également, la prise en considération de la bande passante vient limiter grandement l’utilisation du service sur un ordinateur ou une tablette puisque le visionnement d’un film d’une durée d’environ 2 heures engendrera une consommation de données d’environ 1.8 gigaoctet. Pour éviter de consommer trop de bande passante, l’utilisateur devra se contenter de visionner le contenu sur la télé, tant et aussi longtemps qu’il est muni d’un terminal illico nouvelle génération, puisque cette option n’utilise pas le réseau Internet pour accéder au service.

 Dans la cour des grands

L’avantage du Club à volonté est sans aucun doute son abondance de contenu francophone supérieur à tout ce qui est offert par ses concurrents. La qualité et la variété du contenu demeurent toutefois très limitées et ne rivalisent avec aucun autre service du genre.

Il sera intéressant de voir qui s’abonnera à ce service, l’abondance de contenu traduit plaira, sans doute, aux gens unilingues, ou ne maitrisant pas suffisamment l’anglais pour comprendre un film, mais écartera tous ceux préférant les versions originales aux versions traduites. Le service demeure par contre conçu sur mesure pour plaire à l’opinion publique québécoise : du contenu en français, une compagnie d’ici, des films québécois.

Trois facteurs qui viendront éblouir bien des gens qui s’abonneront sans même réaliser qu’ils paieront un tarif supérieur à celui exigé par Netflix pour recevoir un service qui a été lancé hâtivement alors qu’il aurait pu profiter d’une période de peaufinage supplémentaire de quelques mois.

Le pire dans cette histoire est le monde utopique dans lequel Vidéotron semble évoluer, même si la compagnie lance des produits aux apparences révolutionnaires l’utilisateur moindrement informé se rend vite compte que quelque chose de bien mieux est bien souvent disponible chez un compétiteur. Le service Club à volonté sera probablement un succès, mais une fois toutes ses limitations prises en compte, mérite-t-il d’en être un? Bien franchement, je crois que non.

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Disponible dès maintenant, le service Club à volonté de Vidéotron est offert au coût de 9.99$ par mois avec un essai gratuit de 30 jours. Le service est disponible à tous les résidants du Québec et de l’est de l’Ontario abonnés ou non au service de câblodistribution. Pour plus de renseignements, consultez le site web de Vidéotron.

 

À propos de l'auteur

Jean-Michel Boily

Jean-Michel Boily

Passionné de tout ce qui touche de près ou de loin à l'univers Apple, j'adore me tenir au courant des nouveaux développements du domaine de l'informatique ou du monde de la consommation. Je suis aussi collaborateur pour Les Amateurs de Mac Bonsoir et Le Podcast de MacQuébec. Suivez-moi sur Twitter : @jm_boily.

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