Que représente pour vous la marque Apple ?
La marque Apple a une énorme influence sur la manière de reconnaître le design pour le public en général. En tant que designer, cela signifie pour moi une relation d’amour-haine envers la marque. C’est difficile de ne pas tomber dans le schéma du design Apple pour créer quelque chose que les consommateurs aimeront. Les grandes marques, comme Apple essentiellement, contrôlent ce que le public considère comme du bon design. «Si ça ne ressemble pas à Apple, ce n’est pas du bon design» ; cette mentalité fait mal à la créativité.
En revanche, Apple a créé une compréhension positive du design industriel auprès du grand public. Ainsi, les plus petites marques ont compris l’importance d’investir dans la conception. Il y a toujours deux côtés à la médaille. Je crois tout de même que Apple fait un travail fantastique à démontrer que les produits de haute technologie peuvent être bien conçus tout en étant de beaux objets.
Parlez-nous de votre concept du MacBook Pro 2018.
J’ai tenté de donner au MacBook Pro la capacité de devenir un carnet de dessin tel que le iPad peut le faire. Ne voulant pas transporter deux appareils, je me suis dit qu’il serait intéressant de munir le MacBook Pro d’un second écran pour dessiner avec le Apple Pencil. Cela résoudrait de nombreux problèmes qu’ont les designers actuellement, permettant ainsi de créer de magnifiques projets sur le pouce, sans compromis et à n’importe quel moment de la journée. Ils pourraient aussi utiliser leurs logiciels de bureau préférés en même temps que les fantastiques avantages du Apple Pencil.
Rêvez-vous secrètement que l’équipe de design de Apple jette un regard sur votre concept lors de la création du prochain MacBook Pro ?
(Rires) C’est à la fois très improbable et incroyable à imaginer !
Quelles sont vos inspirations en tant que designer ?
Je suis inspiré des choses qui se passent autour de moi. Tout ce que je vois influence mes projets. Je suis un grand partisan des dix commandements du design par Dieter Rams. Un produit devrait être composé de la meilleure combinaison possible d’esthétisme et de fonctionnalité.
Est-ce une motivation, pour un designer, de tenter d’inventer et prédire le futur ?
Oui en tant que designer, j’essaie toujours de me projeter dans le futur, ce qui fait la beauté de ma profession. Observer les nouveaux produits et les technologies récentes m’aide à définir ma propre compréhension d’une possible ressemblance de l’avenir en imaginant ce que cela pourrait être dans cinq ans, par exemple.
Des concepts de voitures et autres véhicules sont bien représentés dans votre portefolio. Rêvez-vous de dessiner la voiture du futur ?
Mes études étaient constituées d’un mélange de design de produits et de transports. En travaillant en agence à Munich et Seattle, j’ai eu l’opportunité de collaborer à des projets reliés aux transports. Mais au fond de mon coeur, je suis un designer de produits. J’aime créer des objets qui seront utiles et aideront les gens dans leur vie quotidienne. Et si cela veut dire créer de l’automobile du futur, je suis prêt !
La nuit tombée, Patrick rêve qu’il habite une maison d’architecte signée Pierre Thibault quelque part entre Montréal, Tokyo et Frelighsburg. Il s’imagine partager un thé Darjeeling en discutant avec le réalisateur Wes Anderson, le designer industriel Jony Ive, le photographe Anton Corbijn et l’ex-étoile du tennis Andre Agassi. D’ici à ce que le marchand de rêves lui livre toute la marchandise, il est designer graphique, motion designer et concepteur-réalisateur pour ICI Radio-Canada.
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