Récemment, Jonathan Moreau, un membre de l’équipe de MacQuébec, a accepté de tester durant deux semaines le tout nouveau BlackBerry Z10. Il est offert au Canada depuis le début du mois de février et est perçu par les différents analystes comme l’ultime tentative de BlackBerry (anciennement Research In Motion – RIM) de se remettre sur pied et de confirmer sa place de fabricant d’appareils mobiles de premier plan, comparable à Samsung et à Apple pour ne nommer que ceux-ci.

Sur papier, le BlackBerry Z10 semble être un téléphone apportant des idées très intéressantes, notamment sur le plan de la synergie entre le travail et les loisirs. Mais est-ce que les nouvelles idées apportées par ce téléphone sont aussi révolutionnaires que le matériel promotionnel le laisse paraître? Et à qui s’adresse vraiment cet appareil?

Dehors et dedans

Le BlackBerry Z10 est un appareil très bien construit, doté d’un grand écran tactile de 4,2 pouces, soit o,2 pouces de plus que celui du plus récent appareil d’Apple. Il est livré avec une seule capacité mémoire – 16 gigaoctets –, pouvant être étendue jusqu’à 80 gigaoctets en y ajoutant une carte de type microSDXC. L’appareil est muni de deux appareils photo : une lentille à l’arrière, dotée d’un capteur de 8 mégapixels et capable d’enregistrer des vidéos en format 1080p, ainsi qu’une frontale dotée d’un capteur de 2 mégapixels et adaptée aux appels vidéos. L’arrière de l’appareil est un revêtement caoutchouté, caractéristique qui peut paraître anodine mais qui rend la prise en main beaucoup plus certaine.

Sur le plan logiciel, il utilise le tout nouveau système BlackBerry 10, conçu spécialement pour le Z10 et le Q10, un appareil similaire au Z10 mais équipé d’un clavier physique.

Réservé aux gens d’affaires?

La majorité des utilisateurs d’un téléphone BlackBerry sont souvent contraints de l’utiliser pour des raisons d’affaires. En effet, il s’agit là d’un des points forts de toute la gamme de téléphones de ce fabricant depuis plusieurs années : en intégrant des fonctionnalités avancées permettant le déploiement d’un grand volume d’appareils au sein d’une même entreprise, BlackBerry part avec un grand avantage face aux autres concurrents.

Avec le Z10, BlackBerry a voulu ouvrir la porte aux consommateurs en offrant des fonctionnalités pouvant plaire à tout le monde, tout en conservant sa solide réputation chez ses clients professionnels. On remarque néanmoins en utilisant l’appareil que ces fonctionnalités ne sont pas la force de l’entreprise. Par exemple, la façon dont le Z10 gère les notifications provenant des différents réseaux  sociaux serait à revoir : en plus de laisser s’écouler un délai pouvant atteindre 15 à 20 minutes avant l’acheminement des notifications, elles ne s’effacent pas toujours du « Hub », le centre de notifications de la plateforme BlackBerry 10, lorsqu’elles sont consultées.

D’autres fonctions de l’appareil sont par contre très réussies, notamment les appels vidéos et le partage d’écran, qui fonctionnent de manière fluide même avec une connexion 3G ou LTE. Cette dernière fonctionnalité, une première sur un appareil du genre, permet de diffuser ce qui est affiché sur l’écran de son appareil sur un autre Z10, utile pour suivre un document avec quelqu’un ou partager des photos sans avoir à les envoyer. Ces deux fonctionnalités sont possibles grâce à BlackBerry Messenger, BBM pour les intimes, le système de messagerie interne commun à tous les appareils BlackBerry. Ce système, malgré la presse négative reçue il y a quelques années à la suite d’une interruption de service prolongée, demeure clairement le chef de file dans son domaine en offrant un moyen sécuritaire, rapide et convivial de communiquer entre utilisateurs d’appareils BlackBerry.

Autre innovation intéressante, le clavier du BlackBerry Z10 est doté d’une nouvelle fonctionnalité qui tente de prédire la saisie effectuée par l’utilisateur en suggérant une multitude de mots correspondants aux lettres déjà entrées et en tentant d’apprendre les mots les plus souvent tapés par l’utilisateur : plus le clavier est utilisé, plus les suggestions de mots seront justes et rendront la rédaction de texte rapide. Même si l’utilisateur a besoin d’une courte période d’adaptation pour réaliser une réelle économie de temps lors de la saisie, cette nouvelle fonction de BlackBerry 10 sera sans doute appréciée de tous, de la personne qui envoie des messages texte à celle qui utilise son téléphone pour rédiger des documents plus longs.

Le BlackBerry Z10 a donc des fonctionnalités destinées à tous, mais l’accent demeure tout de même mis sur la productivité, la sécurité et les affaires plutôt que sur le divertissement. Il ne s’agit pas d’un mauvais téléphone, bien au contraire. Il s’agit plutôt d’un téléphone s’adressant à un public plus âgé que l’iPhone ou d’autres téléphones intelligents, en accord avec l’image de marque que BlackBerry a toujours laissé paraître en ne s’adressant jamais aux jeunes, mettant le divertissement en second plan. Il n’est toutefois pas totalement mis de côté dans le Z10 : on peut trouver un catalogue de plus de 100 000 applications de toutes catégories fonctionnant nativement sous BlackBerry 10, en plus d’offrir un moyen d’installer certaines applications Android.

À la lumière de ces observations, le BlackBerry Z10 serait donc un téléphone s’adressant à l’homme d’affaires d’aujourd’hui. On y trouve un éventail de fonctions poussées permettant de mieux fonctionner au travail et pouvant facilement s’adapter aux différents besoins d’une entreprise au point de vue de la sécurité ou de l’intégration. Ce qui diffère des autres appareils BlackBerry, c’est qu’on y trouve aussi de quoi se divertir après la sortie des bureaux, éliminant ainsi la nécessité d’avoir un téléphone pour le travail et un autre pour un usage personnel. Le marché pour ce type de téléphone existe, certes, mais est beaucoup plus restreint que celui de l’iPhone par exemple.

Le BlackBerry Z10 est offert chez la plupart des fournisseurs de service sans-fil dès maintenant. Le BlackBerry Q10 sera lancé au cours des prochains mois. Veuillez noter que certaines fonctionnalités présentées dans cet article pourraient ne pas êtres disponibles chez certains fournisseurs.

Merci à Jonathan Moreau pour le test de l’appareil et l’aide à la rédaction de cet article.

La réalisation de ce test du BlackBerry Z10 est possible grâce à la généreuse collaboration de :