Parce que le succès d’une communauté Web c’est avant tout les gens qui en font partie, j’ai décidé de faire une nouvelle chronique dans laquelle je vous présenterai davantage les personnes qui s’impliquent dans MacQuébec. Je commence avec Pierre Rochon, de l’entreprise Pirocso qui, en plus d’écrire des articles sur MacQuébec, est responsable de notre application mobile, en collaboration avec Marc-Antoine Berthiaume.

Entrevue avec un concepteur d’applications mobiles

Kim Auclair : Qu’est-ce qui t’attire chez Apple? 

Pierre Rochon : Que ce soit pour la marque ou pour leurs produits, ce que j’adore et ce qui m’attire vers Apple, c’est tout l’écosystème qui s’y rattache, la cohésion des appareils, la synchronisation des données entre les appareils et la culture Apple en tant que telle. C’est ce qui me plaît énormément chez Apple. Quand on entre dans l’un de leurs magasins, on ressent bien la culture qui existe. Même chose quand on magasine en ligne, quand on écoute leurs présentations, etc.

Leurs produits ne sont pas parfaits. Il y a et il y aura toujours des choses que j’aimerais qu’ils améliorent. Cependant, je crois en leurs produits et je trouve que la plupart d’entre eux sont en avance de beaucoup sur la concurrence. Et lorsque leurs compétiteurs tentent de leur damer le pion en ajoutant quelque chose à leurs produits qu’Apple n’a pas, Apple revient à la charge avec une technologie qui est beaucoup plus avancée. Oui, il est vrai que les prix des produits Apple sont généralement plus élevés que ceux des concurrents, mais il faut payer pour la qualité et la technologie supérieure offertes. Et ça existe pour tous les produits, que ce soit la nourriture, les vêtements, ou tout autre produit électronique. Je déteste lorsque les gens se plaignent du prix des produits Apple et osent les comparer à des produits que je juge nettement inférieurs.

KA : Depuis quand possèdes-tu des produits Apple?

PR : J’ai découvert le monde des produits Apple lorsque je me suis procuré mon premier iPod, bien avant la sortie du premier iPhone. J’aimais bien la convivialité de l’iPod mais je ne pouvais imaginer à quel point cet appareil et l’écosystème iTunes allaient révolutionner le monde de la musique.

Mon premier iPhone a été l’iPhone 4, que je me suis procuré environ un an après sa sortie. Étant un gars de gadget, j’en ai toujours voulu un depuis son annonce mais je m’obstinais à dire que mon bon vieux Motorola Startac me suffisait. Lorsqu’il a rendu l’âme, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai acheté un iPhone 4.

Côté iPad, je m’en suis procuré un sur le tard, seulement quelques mois avant de fonder mon entreprise, Pirocso. Au début, je ne voyais pas l’utilité de cet appareil comparé aux portables. Ayant travaillé pour Corel dans le passé et ayant vu des collègues travailler sur des projets de tablettes Windows en partenariat avec Microsoft, j’avais mes doutes suite à l’échec catastrophique des premières tablettes PC lancées en 2002. C’est comme si Microsoft avait lancé ce produit une décennie avant que le marché soit prêt à l’accepter. Donc, lorsqu’Apple a annoncé l’iPad, une tablette fonctionnant sur son propre système d’exploitation et qui avait besoin de ses propres logiciels (applications), mon hésitation était à son maximum. Que j’avais tort!

Mon premier ordinateur Mac a été un iMac, en 2008. Ma femme et moi magasinions pour un nouvel ordinateur PC Windows, lorsqu’un vendeur de chez Bureau en gros nous a montré un iMac. Un membre de la famille étant représentant Apple, on s’est mis à discuter et on a décidé de faire le saut vers le Mac. Et je n’ai jamais regretté cette décision. Je possède encore un portable Windows, mais je ne l’utilise que très peu, seulement pour faire du travail sous ASP.NET lorsque c’est nécessaire pour mes clients dont l’environnement réseau et Web est exclusivement Windows.

KA : Depuis quand es-tu concepteur d’applications mobiles?

PR : J’ai fondé Pirocso fin janvier 2011. J’avais commencé à créer des applications iPhone fin 2010 lorsque je suis devenu nouveau papa, à la maison, à la suite d’une perte d’emploi due à des coupures budgétaires chez mon ancien employeur.

KA :  Qu’est-ce qui t’a amené vers ce métier? Est-ce que tu as suivi une formation? D’où vient ton intérêt?

PR : Je suis concepteur de logiciels depuis 15 ans, si on inclut mes stages universitaires. J’ai gradué en génie informatique de l’Université d’Ottawa à la fin de 1999. J’ai travaillé pour Corel jusqu’à fin 2005, ensuite pour deux compagnies américaines qui avaient un bureau à Ottawa, jusqu’en 2010, et j’ai occupé quelques autres emplois depuis. J’ai toujours été concepteur dans l’âme.

Ma découverte des produits Apple, mon désir de fonder une entreprise et mon expérience de concepteur logiciel sont les trois facteurs principaux qui expliquent ce qui m’a mené à créer Pirocso. J’ai appris de façon autonome, sur le tas et sans aucune formation, les nouveaux outils, les langages de programmation, etc.

KA : En tant que concepteur d’applications iPhone, quels sont les grands défis que tu as rencontrés jusqu’à présent? Quelles leçons retiens-tu de ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?

PR : Mon but avec Pirocso est simple : faciliter la tâche aux utilisateurs des applications. Puisque la plupart des usagers iPhone ne sont pas nécessairement très doués en informatique, il faut conserver une simplicité tout en offrant une expérience mobile enrichie. C’est là le plus grand défi de tout concepteur.

La plus grande leçon retenue jusqu’à maintenant me semble si évidente (mais tant que tu n’es pas entrepreneur et que tu ne le vis pas, ce n’est pas si évident) : savoir dire « non » aux clients. Que ce soit pour ajouter de nouvelles fonctions au projet sans changer les coûts ou les échéances, changer le design de l’application, changer la technologie, modifier des clauses des contrats, etc. Il faut tenir son bout, continuer à véhiculer le même message qui répond à ses convictions. Le fameux proverbe qui dit que « le client a toujours raison » a quand même ses limites!

KA :  Finalement, as-tu des conseils ou des astuces à partager avec un concepteur d’applications iPhone qui voudrait s’avancer dans un métier comme le tien?

PR : Le meilleur conseil que je peux donner est de se trouver un mentor qui pourra nous guider, surtout lors de nos premiers projets. Je n’ai pas eu cette occasion. Ça m’aurait été très utile et j’aurais évité beaucoup de maux de tête pas toujours nécessaires.

Ce n’est sûrement pas facile de trouver quelqu’un qui pourrait donner son temps comme ça. Si cela s’avère trop difficile, on peut toujours faire partie d’une communauté locale de concepteurs qui se réunit régulièrement serait tout aussi bénéfique, mais pas aussi personnel qu’un mentor.

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