MacQuébec

Entrevue avec Marc-André Séguin, traducteur pour Apple

Voici une nouvelle entrevue visant à vous faire découvrir les personnes qui font partie de notre communauté. Cette fois, je m’entretiens avec Marc-André Séguin qui fait de la traduction à son compte pour Apple depuis 2006 et agit à titre de correcteur pour MacQuébec.

Marc-Andre Seguin

Kim Auclair  :  Qu’est-ce qui vous attire chez Apple?

Marc-André Séguin :  La simplicité et la robustesse des appareils, et la culture de la créativité. J’ai fait mes premiers pas en informatique sur un vieux PC avec processeur 286 et Windows 95. J’ai rapidement appris qu’il fallait savoir fouiller dans les catacombes de la bête pour régler ses fréquents problèmes. C’était la norme. Au fil des versions, j’ai simplement appris à trifouiller mes machines pour assurer leur bon fonctionnement. Par conséquent, quand j’ai acheté mon premier iPod, je me suis demandé si les ordinateurs Apple pouvaient offrir la même convivialité. Et de fil en aiguille, j’ai converti tout mon parc informatique en produits Apple.

KA : À quand remonte l’achat de votre premier produit Apple?

MA : J’ai acheté mon premier iPod en 2004, mais ce qui a vraiment lancé mon aventure, c’est une rencontre professionnelle. En 2006, l’une de mes clientes chez Nokia a parlé de moi à une connaissance qui venait de dénicher un emploi chez Apple et qui cherchait un traducteur. À l’époque, pour me familiariser avec les produits Mac, l’un des amis m’a aidé à créer un «FrankeinMac », un disque externe contenant une image de Mac OS X 10.4. Je démarrais du disque externe pour utiliser Mac, puis revenait à Windows au besoin. C’était lent comme une tortue, alors j’ai décidé d’acheter mon premier portable, un MacBook Pro de 17 pouces. Tout fonctionnait si bien, j’attendais patiemment les problèmes, mais ils n’arrivaient pas, ma machine ronronnait sans cesse. Par la suite, je me suis procuré un, puis deux iMac comme machines de travail.

KA : Êtes-vous traducteur pour Apple  à plein temps?

MA : Je suis traducteur autonome et j’ai mon propre cabinet (Services linguistiques CONCEPT), mais Apple est l’un de mes clients les plus importants. Je traduis de nombreux types de textes, des pages Web jusqu’aux fiches techniques, en passant par la formation des employés et les campagnes marketing.

KA : En quoi consiste exactement votre métier de traducteur pour Apple? Qu’est-ce que cela implique?

MA : Sauf pour quelques exceptions, Apple traite principalement avec de grosses agences de traduction, qui ont la capacité de gérer plusieurs langues.

Celles-ci délèguent ensuite les mandats aux linguistes autonomes, comme moi et mon équipe, et assurent la livraison à Apple. Elles emploient des portails Web sophistiqués qui permettent de télécharger les fichiers à traduire, de les envoyer à une autre équipe qui se charge de la révision, et de gérer les différents formats de fichiers. Nous prenons les textes anglais et les adaptons au marché canadien : il faut créer un texte qui donne l’impression d’avoir été écrit en français, qui a le même impact que l’anglais et qui respecte la voix d’Apple.

Sur le plan linguistique, Apple est TRÈS exigeante. Le même souci de qualité appliqué pour la création des produits se retrouve dans la gestion des textes. Nous avons des glossaires et des guides stylistiques à respecter, qui décrivent le ton à adopter en fonction de différents critères. Sans parler des échéances très serrées à respecter. Mais c’est aussi ce qui rend le travail si passionnant. J’éprouve énormément de satisfaction lorsque je prends un texte particulièrement difficile et que j’en fais un texte français agréable à lire.

KA : Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?

MA : La rigueur et la créativité dans mon travail de tous les jours. Certains textes sont répétitifs et directs, comme les instructions d’utilisation, mais les campagnes marketing et les slogans sont les plus amusants. Je me rappellerai toujours la campagne de l’iPod nano d’il y a quelques années, dont le slogan était « Small. Talk. ». C’était un iPod tout petit qu’on utilisait avec des commandes vocales. Le jeu de mots anglais (small talk) n’existe pas en français, alors nous avons dû créer un équivalent qui allait avoir le même impact pour notre marché. Les Français avaient choisi de traduire par « Donnez-lui de la voix », qui ne nous semblait pas aussi fort, alors j’ai suggéré « Petit parleur, grand faiseur », comme jeu de mots sur l’expression « Grand parleur, petit faiseur ». C’est finalement ce qui a été choisi et utilisé sur la page d’accueil à l’époque.

KA : Pour terminer, quels sont vos conseils pour ceux qui débutent dans le monde de la traduction et qui voudraient avoir de gros clients comme Apple?

MA : On ne finit jamais d’apprendre. Lisez, lisez, lisez. Exercez-vous, traduisez sans cesse, étudiez vos livres de grammaire et vos dictionnaires jusqu’à ce que vous les connaissiez par coeur, et apprenez quand il faut respecter les règles et quand il faut les briser.

Pour suivre Marc-André Séguin

Site Web de son entreprise : Services linguistiques CONCEPT

Linkedin : Marc-André Séguin

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À propos de l'auteur

Kim Auclair

Kim Auclair

J’aide les travailleurs autonomes et petites entreprises de services, reconnus dans leur secteur d’activité à obtenir des entrevues dans les médias, gagner en notoriété et attirer des clients.

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