Kim Auclair est entrepreneure, blogueuse et conférencière. Elle est présidente de Niviti, une entreprise qui a pour mission de briser l’isolement des entrepreneurs et d’encourager leur développement. Elle est également fondatrice et présidente du conseil d’administration de MacQuébec. Tout récemment, elle a fait paraître un livre sur ses débuts en affaires. En entrevue, la femme d’affaires se confie et nous parle de ses projets à venir.
Crédit photo : Myriam Thibeault, photographe
Je débutais un cours d’infographie et venais d’acheter mon premier Power Mac. Je désirais avoir de l’aide pour mieux comprendre ce nouvel univers qui m’a rapidement fasciné. J’ai alors remarqué qu’il n’y avait pas de forums dédiés aux utilisateurs de Mac au Québec. Je posais donc mes questions sur les forums de Mac Génération (devenu macg.co) et je devais m’adapter au décalage horaire. Puis, j’ai fait la connaissance de Julien Tessier, un programmeur qui m’a finalement convaincue de me lancer dans cette aventure. La réaction fut très positive. Je n’avais pas encore imaginé à quel point le besoin d’un site Apple consacré aux utilisateurs du Québec était réel. Et ce qui est amusant, c’est que l’on pense que je suis une pro en la matière alors que c’est loin d’être le cas. Les pros, c’est la communauté.
Oui, et je dirais également que l’une de mes plus grandes forces est la communication et j’ai su la mettre à l’avant-plan très tôt dans mon parcours avec les médias sociaux. Au départ, ce n’était pas évident, car je suis malentendante. C’est principalement grâce aux articles publiés sur mon blogue que les gens ont appris à me connaître. De fil en aiguille, j’ai tissé des liens avec des personnes qui m’ont donné l’occasion de transmettre mes connaissances par le biais de conférences et d’ateliers de formation. J’anime aujourd’hui une émission de radio et j’ai déjà publié mon premier livre. Pas mal, non ?
Cela s’est fait naturellement. Je suppose que c’est mon désir de m’exprimer, d’apprendre et de partager constamment mes connaissances qui m’a amené à faire ce que je fais aujourd’hui. Je dirais même qu’il m’a aidé à définir la mission de mon entreprise, Niviti qui est de développer les compétences entrepreneuriales des individus par la production et la diffusion de contenus.
Crédit photo : Christine Jobin, Photographe
Dans le sous-sol à la maison, j’invitais toujours mes voisins à venir jouer au secrétariat ou bien à faire semblant d’être à l’école. Nous avions fabriqué des bureaux et des ordinateurs en carton. Je lançais également plusieurs projets, dont des mini-entreprises et des aventures farfelues dont je faisais la gestion. Marché aux puces! Chocolat à vendre! criais-je sur le coin du parc St-Rodrique à Charlesbourg. Je me rappelle également du « commerce » de peinture que j’avais lancé. Je suivais des cours de peinture et je me faisais un plaisir de vendre mes tableaux. Je n’étais pas attachée à ces tableaux,je souhaitais plus les vendre que les garder. Je recevais alors des commandes de mon entourage et je vendais . Aussi, plusieurs années durant ma jeunesse, j’avais toujours avec moi le fameux sac à dos qui contenait papiers, crayons et beaucoup d’autres articles utiles, juste au cas où j’en aurais besoin.
J’aime dire que tous les entrepreneurs qui partagent ouvertement leurs hauts et bas m’inspirent. Tout le monde m’aide sans nécessairement le savoir. J’apprends beaucoup par l’expérience des autres. Sinon, mes mentors ont été une grande source d’inspiration pour moi. Ils m’ont montré, notamment, l’importance de demander de l’aide, de s’entourer ainsi que de sortir régulièrement de sa zone de confort pour mieux apprendre et avancer.
Je n’ai pas encore de routine précise pour donner forme à ma créativité. Je dirais que passer du temps avec ma famille et mes amis me permet de décrocher rapidement. M’arrêter pour lire et voyager m’aide beaucoup également. J’ai aussi cessé de suivre mes compétiteurs sur les médias sociaux, une activité peu productive, afin de me concentrer uniquement sur mes forces, tout simplement.
La plupart des entrepreneurs se lancent bien souvent dans cette aventure lorsqu’ils sont millionnaires ou ont obtenu un certain succès dans leur carrière. À 33 ans, j’ai voulu m’y prendre autrement pour inspirer tous ceux qui souhaiteraient se lancer en affaires ou avoir un coup de pouce pour continuer à persévérer malgré les différents obstacles qui se dressent sur leur chemin. Plus jeune, à cause de mon handicap (surdité), j’avais beaucoup de difficulté à me trouver un emploi dans le graphisme, un domaine qui me passionnait beaucoup à l’époque. J’ai rapidement compris que le web pouvait être une deuxième porte d’entrée pour moi.
J’ajouterais que j’en suis à une étape de ma vie où je veux trouver un certain équilibre entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. J’ai aussi écrit ce livre pour tourner la page sur mes dix dernières années de travail, une période intense au cours de laquelle je me suis volontairement soumise à une grande pression.
Oui, elle en fait partie. Cette balade en solitaire a surtout réveillé mon côté planificatrice et m’a permis de gagner une grande confiance en mes capacités, tant sur le plan personnel que professionnel. Je me suis aussi rendu compte que je me mettais trop de pression pour atteindre certains objectifs. À tel point que j’oublie de lâcher prise et que j’en souffre plus tard. Cela dit, lorsque j’en ai parlé dans mon entourage à mon retour, j’ai vu que je n’étais pas la seule à agir ainsi. Pas la seule à me demander ce que l’on allait penser de moi si je n’arrive pas atteindre certains objectifs. Et j’ai finalement réalisé que le seul juge en cette affaire, la seule personne à poser un regard (exagérément) critique sur mon travail était moi.
Eh bien, j’ai déjà terminé l’écriture d’un second bouquin sur l’entrepreneuriat. Il s’intitule Devenir blogueur quand on est entrepreneur et est publié en format numérique seulement. Je donnerai également de la formation en ligne bientôt.
Pour ce qui est de MacQuébec, nous avons un nouveau conseil d’administration depuis peu. Très actifs, nous travaillons entre autres très fort à développer le modèle de la coopérative. Nous aurons bientôt des nouveautés sur le site web. J’ai très hâte de mettre le tout en place.
La nuit tombée, Patrick rêve qu’il habite une maison d’architecte signée Pierre Thibault quelque part entre Montréal, Tokyo et Frelighsburg. Il s’imagine partager un thé Darjeeling en discutant avec le réalisateur Wes Anderson, le designer industriel Jony Ive, le photographe Anton Corbijn et l’ex-étoile du tennis Andre Agassi. D’ici à ce que le marchand de rêves lui livre toute la marchandise, il est designer graphique, motion designer et concepteur-réalisateur pour ICI Radio-Canada.
Recevez quotidiennement les dernières nouvelles de l’univers Apple
Inscrivez-vous dès maintenant pour avoir accès aux dernières nouvelles et à des promotions exclusives!
Commentaires