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Mon aventure comme développeur d'applications iPhone – 1re partie

Pour faire suite à l’article du 6 mars, Jean-François nous présente ici le premier d’une série de textes décrivant les nombreuses étapes qui mènent à la création d’une application et de sa mise en marché.

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Le iPhone, pour l’un, un objet de culte, est pour d’autres une menace ou encore un compétiteur féroce. Peu importe le point de vue, le iPhone est sans aucun doute l’appareil qui aura boulversé bien des domaines en si peu de temps.

Annoncé au MacWorld 2007 à San Francisco, lancé sur le marché américain en juin de la même année, le iPhone n’a pas cessé de faire parler de lui. À ses débuts, les applications disponibles étaient offertes en deux saveurs : celles fournies avec l’appareil (donc par Apple et dans une moindre mesure Google) et celles disponibles uniquement à travers le fureteur Safari (les Web Apps). Bien des observateurs avaient soulevé très tôt une lacune importante de l’offre d’Apple : il n’y avait pas de moyen pour un développeur indépendant de développer des applications pour le iPhone. Ce n’était pas rien comme défaut pour une nouvelle plateforme de téléphonie mobile qui se voulait faire concurrence à des géants comme Research In Motion ou encore Nokia.

C’est en décembre 2007 qu’Apple annonce via un communiqué de presse surprise : des outils de développement seront bientôt disponibles afin de permettre aux développeurs de développer des applications utilisant pleinement toutes les fonctionnalités et le potentiel de l’appareil. C’est en mars 2008 lors d’un événement spécial où la presse spécialisée est conviée qu’Apple présente sa stratégie iPhone pour les développeurs.

Le premier axe de sa stratégie repose sur les outils de développement (bien qu’en version béta). Ils sont enfin rendus disponibles aux développeurs enregistrés. Il en coûte 99$ annuellement pour faire le saut.

Le second axe repose sur la distribution des logiciels sous la bannière très connue : iTunes dans une nouvelle section maintenant très connue : l’App Store. Le modèle d’affaire proposé est très simple et séduisant : Apple prend 30% des recettes de ventes des développeurs, ces derniers conservent le solde. Apple s’occupe de la distribution électronique, des conversions monétaires et offre un mécanisme simple permettant aux développeurs de mettre à jour les applications une fois vendues aux milions d’utilisateurs.

En juin 2008, Apple lance officiellement l’App Store avec plus de 1000 applications dès le premier jour de l’ouverture. À cette époque, ce chiffre paraissait déjà élevé pour une plateforme de téléphonie mobile qui n’existait même pas à peine 18 mois plus tôt. Aujourd’hui, en 2010, la cible de 200 000 applications n’est pas si lointaine. Vraiment impressionnant comme succès.

Dès son annonce au début 2007, cet appareil qui n’existait que sur des pages web me fascinait déjà. Intuitivement, sans trop mettre le doigt dessus, j’avais déjà l’impression qu’Apple détenait quelque chose de gros et de grand, qui avait le potentiel de changer beaucoup de choses tant pour le consommateur que pour les opérateurs de téléphonie mobile comme AT&T et même les compétiteurs comme Nokia ou Palm.

En novembre 2007, dès l’annonce du iPod touch, je n’ai pas tardé à m’en procurer un. J’étais totalement séduit par la conception tant physique que logicielle de ce petit bidule. J’étais aussi faciné de savoir qu’à l’intérieur de cet appareil multi-fonctions tournait une version modifiée du même système d’exploitation à la base de tous les Macintosh vendu depuis plusieurs années. Les mois ont passé, le kit de développement a fait son apparition officielle et il ne se passait pas un mois sans qu’on entende parler de ces nouveaux développeurs qui ont quitté leur emploi pour se lancer dans le développement d’applications et qui sont devenus prospères. Au début 2009, j’ai décidé de tenter ma chance et de me lancer dans le développement d’applications pour iPhone. Pas pour devenir riche, mais pour comprendre, pour apprécier davantage toute l’effervescence autour de ce renouveau informatique. C’était le début d’une riche aventure à bien des égards.

Mon expérience en développement de logiciels était limitée à l’écriture de quelques applications pour Macintosh au début des années 1990 dans le cadre de mes études universitaires en informatique. J’avais bien des concepts de programmation encore relativement frais en mémoire (on n’oublie jamais ça!) mais disons que l’iPhone est une petite bête très unique en soi.

Pour développer une application, il me fallait une idée, une sorte de prétexte qui me permettrait d’aborder, sans trop de douleurs intellectuelles, le fonctionnement interne de l’appareil. Ma première application ne devait pas être trop graphique et ce, même si l’iPhone est un appareil qui est de nature très graphique. Je n’avais aucune notion en infographie, même élémentaire. Sachant que je devais apprendre beaucoup de nouveaux concepts en peu de temps, je devais focuser mon attention rapidement sur la base.

Probablement à cause de ma carrière dans le domaine de l’informatique, ma première idée était de créer une application pour aider à régler un problème très simple que je connaissais bien : la gestion des mots de passe. Je me suis rendu compe qu’il existait très peu d’applications pour générer et gérer les mots de passe d’une façon intéressante. Celles déjà disponibles au début de mon aventure tiraient très peu avantage des spécificités de l’interface visuelle du iPhone. L’idée de base était donc trouvée. Il fallait ensuite passer à l’action mais comment et en commençant par quoi?

D’abord, pour développer une application dans l’intention de la rendre disponible dans l’App Store, il faut être développeur enregistré chez Apple et payer les frais annuels de 99$. Ensuite, afin de recevoir les paiement électroniques pour les recettes des ventes, j’ai dû remplir un certain nombre de formulaires : pour les impôts provincial et fédéral, de même que la déclaration de mon institution financière. Une fois ces formulaires remplis et soumis, un délai de validation est nécessaire afin d’être finalement accepté et reconnu comme développeur.

Pour le développement proprement dit, il faut impérativement être l’heureux propriétaire d’un Macintosh basé sur des puces Intel. Un Mac mini est suffisant pour débuter. Désolé pour Windows, pas de développement possible sur cette plateforme. Un iPod Touch est presqu’essentiel pour tester l’application en cours de développement. On peut bien se rabbatre sur l’appareil de quelqu’un d’autre mais ce n’est pas pratique. Un iPhone peut devenir essentiel si l’application utilise des fonctions comme le GPS ou la caméra. Le logiciel utilisé est nommé Xcode et est disponible gratuitement en le téléchargeant directement d’Apple. De plus, un outils connexe nommé Interface Builder est très utile et permet d’économiser beaucoup de temps.

La programmation sur iPhone repose sur un langage nommé Objective-C 2.0 qui est un surensemble des langages «C», «C++» et «Java», ces deux derniers langages étant basés sur la programmation orientée «objets». Avoir des connaissances de ces langages de programmation est très utile, voire essentiel.

L’autre chose absolument incontournable pour développer des applications, c’est d’avoir du temps libre! Beaucoup de temps libre. De la patience, ça aide aussi et une touche d’encouragement de votre entourage ne fait pas de tort non plus.

Je me suis aussi procuré quelques bons livres sur le développement pour iPhone; deux pour commencer afin de compléter la documentation tout de même très complète déjà offerte par Apple. Il y a aussi beaucoup de mini-cours gratuits offerts sur Internet.

Dans les premières semaines de mon aventure, j’ai passé le plus clair de mon temps à lire, lire et toujours lire. Il m’a fallu deux ou trois mois avant de mettre la main à la pâte et de me lancer sur le clavier.

Parallèlement à tout ça, je voulais laisser ma trace sur Internet en ouvrant officiellement mon blogue développeur (http://buildingiphoneapps.blogspot.com). Ce blogue me permettrait de documenter au fur et à mesure mes dévouvertes, mes difficultés et mes résultats. Aujourd’hui, ce blogue est toujours actif et les visites ne cessent de croître.

C’est ainsi que prend fin la première partie de cette série d’articles. Dans le prochain, j’élaborerai sur la mise en vente de mon application.

À propos de l'auteur

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